La dyslexie

La Dyslexie

La dyslexie est un phénomène complexe, autant sur le plan de sa compréhension que de sa prise en charge. Une controverse vieille de plus d’un siècle voit s’affronter ceux qui lui trouvent une origine affective et ceux, aujourd’hui majoritaires, qui l’expliquent biologiquement. Récemment, un rapport réalisé à la demande conjointe des ministères de l’éducation nationale et de la santé mettait en lumière l’importance de ce trouble. Près de 5 % des enfants sont très mauvais lecteurs, 8 % éprouvent de grandes difficultés Le Dr Jean Métellus, neurologue, nous apporte son éclairage sur la dyslexie et sur les pistes de rééducation les plus prometteuses.

En savoir plus ?

1 – Décrypter la dyslexie


Entretien avec le Docteur Jean Métellus, neurologue (Le Docteur Jean MÉTELLUS est Médecin des Hôpitaux, Neurologue, Docteur en Linguistique au Centre Hospitalier Émile Roux de Limeil-Brévannes, dans le Service du Dr Bodak, et Professeur au Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris. Écrivain et poète, il a publié sept romans chez Gallimard, trois pièces de théâtre et trois essais).

ADOSENQuelle est votre définition de la dyslexie ?

Jean METELLUS: Il n’y a qu’une seule définition de la dyslexie. Il s’agit d’une impossibilité ou, au moins, d’une difficulté à apprendre à lire et à écrire à partir d’un certain âge. On estime qu’on peut faire le diagnostic de la dyslexie entre six et huit ans ; c’est-à-dire quand l’enfant commence à fréquenter un milieu scolaire normal, que tout s’est organisé pour le mettre dans de bonnes conditions et que malgré cela, il n’arrive ni à apprendre à écrire, ni à apprendre à lire et cela, de façon durable alors qu’il a un quotient intellectuel tout à fait normal.

Cette difficulté d’apprentissage a des expressions variables : de quelques lacunes à une impossibilité radicale ?

J. M. : Cela peut être une difficulté à apprendre certaines lettres mais cela peut être une difficulté à engranger toutes les lettres. La difficulté peut en effet prendre des formes très variées : depuis l’enfant qui a pu apprendre quelques mots ou quelques notions, jusqu’à l’enfant qui n’arrive à rien intégrer du tout. On voit des enfants qui sont, non seulement dyslexiques, mais qui évoluent vers l’analphabétisme ou vers l’illettrisme si on n’intervient pas avec une relative urgence.

Certains rangent les troubles du langage oral dans les dyslexies. Qu’en pensez-vous ?

J. M. : On ne peut pas parler de dyslexie à partir des troubles du langage oral. C’est une erreur de vouloir faire un diagnostic en entendant les gens parler. La dyslexie est une affaire de « lettres », de « graphèmes ». La dyslexie est d’une certaine manière un trouble du langage, dans la mesure où le langage, d’après la définition classique, est un système à double articulation : la première articulation avec les mots et l’autre articulation avec les phonèmes (schématiquement les sons). Le dyslexique peut avoir une expression orale tout à fait normale mais la difficulté commence dès qu’il se trouve en présence des lettres. La dyslexie est un trouble du langage qui se manifeste précocement au moment de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.

C’est ce qui fait que certains cas de dyslexie restent cachés et qu’on ne peut les repérer qu’à partir de six, huit ans ?

J. M. : Absolument, il y a des dyslexiques qui sont cachés, qui restent dyslexiques toute leur vie et qui arrivent bien à le masquer, mais dès qu’ils sont devant le papier et qu’il faut écrire, on s’aperçoit alors qu’ils sont dyslexiques.

Quelle est la proportion d’enfants dyslexiques en France ?

J. M. : 10 à 12 %

Quelle est la cause de la dyslexie ?

J. M. : Ce trouble du langage, jusqu’ici, était considéré comme sans substratum anatomique puisqu’on n’observait aucune lésion. On approche actuellement, à petits pas, vers une cause somatique, vers une cause cérébrale. On n’a pas encore suffisamment de données claires pour affirmer que la dyslexie est due à une lésion au niveau du corps calleux ou à un problème entre les hémisphères. Ce sont des hypothèses qui sont soulevées. Il y a des hypothèses tout à fait neurologiques qui se fondent sur des expérimentations assez récentes effectuées au sein de différentes équipes de recherche dans le monde, et notamment grâce à l’I.R.M (Imagerie à Résonance Magnétique). Il y a très peu d’études sur le sujet en France parce que les appareils utilisés pour faire ces examens sont extrêmement chers. On commence à parler depuis 1971 d’une cause organique avec des lésions connues mises en évidence, grâce à des examens particulièrement pointus (tels l’IRM), mais il faut faire très attention car ce ne sont encore que des hypothèses de travail.

On peut supposer qu’il y a des querelles d’école et que certains considèrent que la dyslexie ne peut avoir que des causes psychologiques ?

J. M. : Oui. Les causes psychologique furent le point de départ des recherches sur la dyslexie. La dyslexie est une notion assez récente dans le cadre de la pathologie du langage, dans la mesure où la lecture et l’écriture n’étaient pas particulièrement répandues au XIX, siècle ; c’est à partir du moment où la lecture et l’écriture sont devenues pratique courante qu’on a pu s’apercevoir que quelqu’un ne sait pas lire ou ne sait pas écrire ou lit très mal ou écrit très mal. Donc, c’est une notion qui remonte au début du siècle. Le mot de dyslexie lui-même a été utilisé pour la première fois vers 1880 par le professeur Berlin qui enseignait à Stuttgart. Il l’a employé pour la première fois dans le sens dans lequel nous le prenons actuellement, c’est-à-dire une difficulté ou une impossibilité d’entrer dans la lecture malgré beaucoup d’efforts.

La dyslexie, ainsi envisagée, est donc assez récente. Un des premiers à décrire une dyslexie, en 1895, fut un chirurgien-ophtalmologiste anglais, James Hinshelwood : il remarqua que des enfants normaux n’arrivaient pas à lire et à écrire alors qu’ils ne présentaient pas de troubles. Il constata que les enfants qui ne présentaient aucune anomalie sur le plan oculaire, sur le plan visuel, voyaient tout, sauf les lettres. Ensuite, un autre chercheur rapporta un cas dans le « Lancet » à la même période. Un an après, un médecin anglais, le Dr Pringle Morgan, après avoir pris connaissance de l’article dans le « Lancet » décrivit, lui aussi, en décembre 1896, le cas d’un enfant qui voyait tout, qui était très fort en mathématiques mais dès qu’il s’agissait de lire, c’était du charabia. Ce sont les premiers cas publiés. Durant l’année 1896, un autre anglais James Kerr, médecin d’hygiène scolaire, avait remarqué que des enfants particulièrement aptes à tous les exercices intellectuels ne pouvaient pas lire, ne pouvaient pas comprendre les lettres, ne pouvaient pas écrire. Ensuite, beaucoup de monde s’occupa de ces troubles.

Les premières explications proposées, effectivement venaient des psychologues : selon eux, ces enfants qui éprouvaient des difficultés à apprendre à lire et à écrire présentaient des troubles psychologiques.

Parallèlement à cette interprétation psychologisante, il y a aussi ceux qui croyaient que la dyslexie ne pouvait pas ne pas être d’origine cérébrale, ne pouvait pas ne pas avoir une base somatique. D’ailleurs, le terme de dyslexie vient du mot alexie, c’est-à-dire une variété d’aphasie qui provient d’une lésion cérébrale. Beaucoup pensèrent : si l’aphasie correspond toujours à une lésion cérébrale, pourquoi la dyslexie ne correspondrait-elle pas, elle aussi, à une lésion cérébrale ? Pendant longtemps, on navigua donc entre la version psychologisante qui prétend : ce sont des problèmes psychologiques et la version somatique où on dit il y a une anomalie cérébrale, peut-être dans la même zone que celle du langage. Au départ, se sont effectivement opposées la conception des psychologues et la conception des neurologues.

Mais les neurologues ont très vite laissé le combat dans les mains des psychologues et des enseignants surtout. Ils se sont principalement occupés des troubles comme l’aphasie dont la base anatomique était certaine. La dyslexie a été laissée de côté par les médecins pendant longtemps. Aujourd’hui, il y a une tentative de reprise en charge de la dyslexie par des médecins car on s’est rendu compte qu’il ne faut pas laisser trainer ce problème davantage, sans risquer de laisser des enfants devenir de véritables infirmes. Le problème se pose de plus en plus. Nous l’avons dit, 10 à 12 % de personnes qui n’arrivent pas à lire dans des pays aussi structurés que la France ou la Grande-Bretagne, et c’est inadmissible. Les neurologues se sont attelés à ce problème et maintenant, il existe plusieurs services de pédopsychiatrie qui s’occupent avec beaucoup de succès des troubles dyslexiques.

Mais, entre la vision des ophtalmologistes anglais évoqués plus haut, qui ont été parmi les premiers à décrire la dyslexie et les hypothèses actuelles, plusieurs autres tendances se sont manifestées. Très vite, il y a eu une tendance neurologique peu soutenue par les très grands neurologues, plus par certains médecins, prétendant qu’il y a toujours eu une corrélation entre la dyslexie et par exemple, des problèmes de dominance cérébrale. Selon cette thèse, il y a dyslexie parce que, chez le sujet droitier, il y a une anomalie dans le cerveau gauche qui est, en principe, le siège du langage. Si l’enfant ne maîtrise pas le langage écrit et lu, il y a perturbation dans son cerveau gauche : celui-ci n’est pas aussi dominant qu’il devrait l’être. On dit qu’il y a non-dominance ou rivalité de la dominance entre le cerveau qui a normalement en charge la lecture et l’écriture et le cerveau qui, en principe, ne doit pas s’en occuper tellement. Donc, on a posé le problème sur le plan de la dominance cérébrale. C’est une des premières avancées des neurologues.

Une deuxième tentative pour expliquer la dyslexie a été proposée: « bien sûr, il y a la dominance cérébrale, mais elle se manifeste comment ? » Il faut aller voir du côté de la latéralité. Vous le savez, la latéralité et la dominance cérébrale sont très étroitement liées : on est gaucher du cerveau pour parler, on est droitier de la main. Donc, on est allé voir du côté de la latéralité. Celle-ci est très facile à explorer. Il suffit de faire exécuter à un sujet une dizaine de gestes avec la main, avec les yeux, avec les oreilles, avec les pieds pour dire s’il est droitier ou gaucher ou ambidextre.

La deuxième hypothèse, pour expliquer la dyslexie, se situait toujours dans le cadre de la dominance cérébrale : une latéralisation mal faite, un trouble de la latéralité. L’enfant n’est ni franchement droitier, ni franchement gaucher, il est donc ambidextre et ses deux cerveaux sont en compétition. C’est pour cela que le gaucher n’arrive pas à exercer son pouvoir sur les lettres, parce qu’il y a ambilatéralité, indécision. Ce serait pour cette raison que l’enfant présente des difficultés.

Autre piste de recherche : le problème ne se situerait-il pas au niveau d’une latéralité oculaire, d’autant plus que c’étaient des ophtalmologistes qui avaient donné le coup d’envoi à l’affaire ? Il faut donc étudier la vision : un œil est peut-être plus dominant que l’autre… On a fait beaucoup d’hypothèses jusqu’il y a cinquante ans, consistant à accuser la vision d’être à l’origine de la dyslexie. On a même fait porter aux sujets des verres colorés pour essayer de corriger leur dyslexie. Cela a semblé donner des résultats, mais les améliorations n’étaient pas franchement plus sensibles qu’avec des verres non colorés.

Il y a eu aussi d’autres tentatives d’explication de la dyslexie : parmi les dernières, on peut mentionner ce qu’on appelle le traitement temporel des informations. En principe, c’est le cerveau gauche qui doit s’occuper du langage. Il doit prendre l’initiative pour lire et. écrire, mais pendant qu’il prend l’initiative, le cerveau droit ne s’occupe pas de ce qu’il devrait faire et il interfère. Il intervient par l’intermédiaire du corps calleux, en « soufflant » de mauvais conseils à l’hémisphère gauche. Trop d’interférences entre l’hémisphère gauche et l’hémisphère droit font que l’hémisphère gauche n’est pas suffisamment autonome pour faire son travail, d’où la dyslexie. Mais on pense également que certaines malformations du corps calleux, cette partie du cerveau qui réunit les deux hémisphères, pourraient être à l’origine d’un trouble de communication entre les deux hémisphères et donc à l’origine de la dyslexie.

S’il y a interférence du cerveau droit sur le cerveau gauche, elle devrait intervenir dans d’autres domaines que celui de l’écriture ou de la lecture ?

J. M. : Cette question est absolument pertinente dans la mesure où, quand on est devant un dyslexique, celui-ci n’a pas seulement une difficulté à lire ou à écrire, il présente d’autres difficultés comportementales. Comment les expliquer ? Sont-elles uniquement dues au fait qu’il est obsédé par ses échecs permanents surtout à l’école ou bien est-ce dû à autre chose ?

Quels troubles associés peut-il y avoir ?

J. M. : Chez l’enfant dyslexique, on peut observer, non seulement le comportement de l’échec, il rase les murs, il fuit… mais on peut aussi observer une forme d’agressivité. Tous les enfants dyslexiques ne sont pas agressifs, il y en a qui sont anormalement doux. Les enfants suivent la pente naturelle de leur tempérament quand ils sont en difficulté. Quand on est dans une grave difficulté, on réagit d’une certaine manière.

Vous citez des troubles qui sont du domaine du comportement affectif. Observe-t-on des particularités dans le domaine des acquisitions, des apprentissages, en dehors du langage ?

J. M. : En dehors du langage, et pour rester dans le domaine des apprentissages, il n’y a rien qui montre que l’enfant est en difficulté . Au contraire, il y a même quelqu’un qui vient d’écrire un livre à la gloire des dyslexiques. Un dyslexique, en-dehors du fait qu’il n’arrive pas à lire et à écrire, possède souvent toutes les capacités possibles. Tout le monde cite les dyslexiques célèbres qu’étaient Einstein, Rodin et Léonard de Vinci. Léonard de Vinci a continué à peindre en miroir et à écrire toute sa vie. Quand on voit leur génie, on aurait presque envie d’être dyslexique. Un homme comme Edison était dyslexique, Andersen aussi.

Il semble que l’un des plus sages Roi de Suède, Karl XI (1655-97) était un grand dyslexique. On l’a souvent surpris en train de lire son journal à l’envers. Son tuteur éprouvait beaucoup de difficultés à lui faire apprendre à lire.

Enfin, je connais des dyslexiques qui, sur le plan intellectuel, correspondent à la population moyenne.

Les enseignants observaient-ils des progrès avec les dyslexiques, sans méthodologie particulière ?

J. M. : Oui, les enseignants observaient des progrès, ils en observent encore, mais ces progrès sont insuffisants, et pour les enseignants, et pour les parents, et pour les enfants eux-mêmes. Car il s’agit de méthodes empiriques fondées beaucoup plus sur l’intuition, l’expérience et un certain savoir faire que sur des données scientifiques, rationnelles et raisonnées.

Les enseignants rencontraient un mur, comme d’ailleurs les parents. Uenseignant ne comprenait pas les dyslexiques et vice versa.

Quelles méthodes sont employées pour corriger la dyslexie ?

J. M. : Il y a beaucoup de méthodes qui ont été employées avec des succès très limités. Il semble en effet qu’il existe un noyau dyslexique que la rééducation courante (séance d’A.M.0) n’arrive pas à briser. Pour guérir un dyslexique il y a deux méthodes. Il faut, ou bien casser ce noyau dyslexique, le pulvériser, l’enlever complètement de la structure mentale du sujet donc il n’y a pas ou plus de dyslexie, ou bien contourner ce noyau et faire qu’il n’exerce plus de barrage pour l’individu qui veut apprendre à lire.

Le noyau, vous lui donnez une existence somatique ou conceptuelle ?

J. M. : Conceptuelle ; sauf qu’aujourd’hui les neurologues, les chercheurs pointus commencent à penser qu’il y a peut-être quelque chose de somatique comme on le pensait au début.

Grâce à IRM, il semble qu’on commence à voir, dans le cerveau des dyslexiques, des amas de cellules qui ne seraient pas à leur place ou qui seraient en surnombre. On les appelle les ectopies et, selon une hypothèse, elles constitueraient ce noyau.

Comment « casser ou contourner le noyau » ?

J. M. : Concrètement, dans le fonctionnement du cerveau, il y a une étape pour comprendre, une pour dire les mots, une pour lire. Il faut d’abord saisir la forme de la lettre qu’on a devant soi et il y a une partie du cerveau qui est responsable de cette saisie, une partie doit l’identifier, après la saisie il doit la mettre en rapport avec une référence et, après avoir fait ce travail, il doit la programmer. Le moment où la forme est saisie, la perception, le moment où la forme est identifiée, le décodage et le moment où cette forme va être mise en œuvre, se succèdent dans le temps.

La question est de savoir à quel niveau se situe un dysfonctionnement. Est-ce que cela ne fonctionne pas au niveau de la perception, au niveau de la perception puis de l’identification, au niveau de l’identification jusqu’à la programmation en vue de la lecture ou de la transcription. On peut travailler sur toutes ces étapes, intervenir sur chacune d’elles pour les harmoniser et permettre que l’enfant ne dérape plus. Cela s’apparente à une sorte de micro-chirurgie à mains nues pour arriver à savoir quand la forme d’une lettre est saisie, quand elle est mise en correspondance avec sa semblable, intégrée, mémorisée dans le cerveau pour permettre une mobilisation immédiate. Aux États-Unis, des exercices sont conçus pour permettre à l’enfant de franchir toutes ces étapes sans les difficultés qu’il rencontrait auparavant, simplement en le stimulant de façon intense, sans commune mesure avec ce qui se fait traditionnellement dans le domaine l’orthophonie.

Une étude publiée dans « Science » avait fait titrer ainsi « le Nouvel Observateur » : « la dyslexie guérie ». On y montre comment, grâce à un système d’écran vidéo et de joysticks, on fait travailler un enfant. On lui demande d’être de plus en plus attentif à des stimulations. Les phonèmes apparaissent à l’écran et l’enfant doit appuyer chaque fois qu’il les voit. Il semble que la perspicacité, le temps de perception de l’enfant soit réduite de 150 millisecondes à 17 millisecondes. Sur le plan auditif on fait la même chose, on fait percevoir à l’enfant des sons espacés de 300 millisecondes au départ et, progressivement de plus en plus proches. Vers 300 millisecondes d’écart il peut distinguer les sons et, progressivement on arrive à baisser cet écart jusqu’à 16 millisecondes et l’enfant continue à bien distinguer. L’enfant devient tellement sensible que, semble-t-il, les résultats sont stupéfiants. A tel point qu’au bout de vingt à trente séances, réparties sur quelques semaines, l’enfant est rééduqué alors que, normalement, il faut cinq ans à raison de trois séances par semaine.

En résumé, on part de l’hypothèse que, chez le dyslexique, les temps de transmission sont énormes, on lui fait effectuer une gymnastique perceptive et cela raccourcit ce temps avec un résultat durable.

Comment aujourd’hui, en France, les orthophonistes procèdent-ils quand ils prennent en charge un dyslexique ?

J. M. : Comme une mère de famille qui apprend à lire à ses enfants parce que, tout simplement, les techniques de rééducation ne sont pas absolument codifiées.

Pour autant, les orthophonistes ont parfois des résultats mais, trop souvent encore, on retrouve des enfants dépistés à six-huit ans comme dyslexiques et toujours en rééducation à quinze ans.

Existe-t-il un tabou sur la dyslexie ?

J. M. : Oui, les gens en ont peur car cela finit souvent par l’illettrisme, sinon par l’analphabétisme. Les gens ont peur d’évoquer autour d’eux ceux qui ne savent pas lire. Dans l’esprit de beaucoup, la dyslexie est assimilée à une anomalie infamante ou à un manque de volonté ou d’efforts de la part de l’enfant. Il n’y a pas longtemps, je lisais un texte relatant l’histoire d’un père de famille qui, en sortant de son travail, avait éclaté de colère car son fils qui avait quatre lignes à apprendre n’y arrivait pas. Il était pourtant enfermé depuis plus d’une heure. Le père prend le texte et le lit à haute voix : l’enfant l’ayant récité tout de suite, le père explose à nouveau lui disant « tu es paresseux ».

Je suppose que les orthophonistes peuvent être choqués quand on constate la faiblesse de leurs résultats.

J. M. : Certes, cependant nombre d’entre eux imaginent des techniques innovantes.

Existe-t-il des alternatives à la prise en charge classique ?

J. M. : Oui, l’une des orthophonistes de notre unité, Béatrice Sauvageot a mis au point une méthode très innovante et prometteuse. Cette méthode s’appelle « Sensonaime » : une dénomination composée de trois mots « sens », « son », « aime ». C’est une technique de rééducation qui fait appel à tous les sens. Elle a pensé qu’en sollicitant tout l’univers sensoriel des enfants pour leur apprendre à lire, on augmentait les chances de succès. Que fait-elle ? L’un des exercices consiste par exemple à faire jouer les enfants avec les lettres et les mots dans la relation avec le corps. Ainsi, les lettres sont intégrées plus facilement. Certains exercices consistent à mettre des enfants en rang ; le premier dessine une lettre sur le dos de son voisin qui procède de la même manière avec un autre enfant et ainsi de suite jusqu’au dixième enfant qui reconnaît la lettre qui a été écrite. Il n’y a pas de déperdition.

Elle a imaginé un autre exercice qui permet aux enfants d’écrire les mots avec leurs corps. Elle dispose quatre enfants sur un espace et leur dit : « écrivez-moi un mot avec votre corps ».

Lors des entretiens de Bichat, je présidais une séance de ce genre et une orthophoniste, représentante d’un syndicat du centre de la France s’est levée pour dire qu’elle pouvait témoigner de la réussite de cette méthode car des enfants qu’elle suivait et qui n’avaient auparavant jamais évolué venaient de progresser grâce à cette nouvelle technique.

Tout cela laisse penser que notre consœur est au cœur d’une approche très encourageante, dans la mesure où les messages du corps peuvent être intégrés facilement, moins artificiellement dans les aires responsables du cerveau.

Vous avez évoqué deux stratégies : casser le noyau et contourner le noyau. La méthode « Sensonaime » c’est le casser ou le contourner ?

J. M. : Cette méthode participe des deux approches parce qu’elle utilise simultanément tous les moyens que la nature propose : c’est une méthode qui prend en compte l’enfant dans sa globalité. Tous les sens sont sollicités et toutes les potentialités artistiques (dessin, musique, danse) explorées ou exploitées. Je dois dire que sa méthode est originale dans la mesure où, faisant confiance à tout, elle n’a aucun a priori. Béatrice Sauvageot travaille un peu comme Madame Suzanne Borel-Maisonny, à présent disparue, qui a fondé l’orthophonie en France. En créant la rééducation, elle ne savait pas exactement ce qu’elle faisait. Elle s’est mise à jouer à quatre pattes avec ses malades jusqu’à arriver à leur donner ce qu’on appelle la motivation. Je crois que c’est cette stratégie qu’il faut adopter. Béatrice Sauvageot procède ainsi et obtient, sans contrainte, en faisant travailler beaucoup, des résultats. Sans utiliser, comme le font les Américains des récompenses pour faire progresser les enfants, elle ne juge pas cela nécessaire. La récompense est dans le succès. Tandis que les Américains en donnent ; pour chaque réussite, le passage des 300 millisecondes à 240 millisecondes, une récompense ; à 150, une autre récompense ; à 16, c’est le summum. L’enfant est tenu au courant des progrès en millisecondes. Alors qu’avec la méthode de Béatrice Sauvageot l’enfant se rend compte, par lui-même, des progrès qu’il accomplit : il se met à écrire.

Peut-on imaginer, à partir des hypothèses sur les zones cérébrales incriminées, qu’on pourrait intervenir chirurgicalement ?

J. M. Il faudrait que cela soit bien argumenté repérer la présence de quelques ectopies, un petit amas de cellules, et être certain que cela induit seulement la dyslexie et que ce n’est pas le signe de capacités pouvant aller jusqu’au génie. Si ces particularités sont « responsables » du génie de Rodin, de Vinci, Edison ou Einstein, il ne faudrait certes pas se risquer à y toucher.

Les gens sont livrés à eux-mêmes avec des enfants dyslexiques ?

J. M. : Oui. Ils sont convoqués par l’école primaire qui leur dit que leur enfant n’apprend pas ses leçons ou, par exemple, qu’il fait semblant d’avoir mal au ventre quand on l’interroge.

Il y a une réelle difficulté de dépistage ?

J. M. : Oui, parce que la dyslexie est encore très mal connue.

Dès qu’un enfant refuse de lire, a des problèmes avec l’écrit, n’arrive pas à apprendre correctement, on doit demander au médecin scolaire si cet enfant est dyslexique. En principe, le médecin scolaire doit pouvoir faire le diagnostic ou demander à un orthophoniste ou un collègue qui travaille dans un hôpital voisin de le faire car il y a un ensemble de signes caractéristiques de la dyslexie, codifié par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Que peut-on conseiller aux parents ?

J. M. : Il faut leur dire que la dyslexie de leur enfant n’est pas une tare, qu’elle peut même être le signe avant-coureur de capacités remarquables. C’est un atout, mais il faut surveiller son enfant de près ; il faut entourer cet enfant pour que sa dyslexie ne l’amène pas à l’agressivité. Il faut donc rassurer les parents sur le plan de l’intelligence de l’enfant, de leur potentiel intellectuel et les inviter à aller vers des structures et des méthodes qui promettent, comme celle de Béatrice Sauvageot.2 – Conseils écrits et éclairés d’un dyslexique

Frédéric, 28 ans, termine ses études de médecine. Dyslexique, il nous apporte son témoignage. A travers l’évocation des étapes de sa propre scolarité, il livre des conseils pratiques aux enseignants qui comptent des dyslexiques parmi leurs élèves.

Les constatations qui vont suivre, font suite à une réflexion rétrospective, car en ce qui me concerne, pendant ma scolarité j’étais conscient que j’avais des problèmes mais j’étais incapable de les comprendre et surtout de les résoudre. Comme quoi, on peut paraître idiot à trop réfléchir !

  • En classes du premier degré

Dans les petites classes les leçons sont écrites au tableau et l’élève doit les recopier.

C’est un exercice difficile et très fatigant pour un dyslexique qui doit lire correctement le texte et le retranscrire sans faute, le plus rapidement possible sur son cahier. Cela se termine le plus souvent par des pages de bribes de texte mal écrit, truffé de fautes d’orthographe, qui rendent les leçons illisibles et inutilisables pour réviser ou pour faire les devoirs.

Le cerveau, en même temps, commence à photographier des mots manuscrits avec une orthographe fausse.

Les choses se compliquent en CM2, car les leçons sont dictées mot.à mot par l’instituteur. Nous n’avons pas la même image du mot lorsqu’il est lu dans un livre ou écrit de notre main.

Un enfant va écrire les mots comme il peut et le plus souvent de manière phonétique ou avec des orthographes fausses préalablement assimilées.

C’est l’une des raisons pour laquelle un dysorthographique est incapable de reconnaître ses fautes dans une dictée manuscrite.

Il ne faut pas oublier que le dyslexique lit très peu, car c’est pour lui un exercice difficile et fatigant.

Sa lecture hachurée, lente et souvent fausse, favorise cette difficulté à assimiler l’image du mot juste.

Ici, l’ordinateur peut devenir un allié précieux pour l’enfant, car lorsqu’il tape un mot sur le clavier, il fait plus attention à l’image du mot et il peut plus facilement la comparer avec celle qu’il a lue dans un livre.

Avec la correction orthographique intégrée dans l’ordinateur, de plus en plus performante, l’enfant hésitera moins à écrire et surtout il exprimera enfin ce qu’il pense et non pas ce qu’il sait plus ou moins écrire.

Il est illusoire de demander à un dyslexique de travailler avec un dictionnaire. Ce serait comme si vous vouliez vider une baignoire avec une petite cuillère !

Comment vous expliquer de façon simple qu’un dyslexique n’a presque pas ou en tout cas beaucoup moins d’automatismes qu’un autre enfant ? Peut-être avec des exemples. Je ne sais et je ne saurai jamais mes tables de multiplications par cœur. Cela fait appel à des automatismes que je ne possède pas.

En revanche, je suis capable de les retrouver par le calcul, mais cela demande beaucoup plus de temps. Pour moi, 7 x 9 = 70 – 7 = 63 et 7 x 7 = (7 x 5) = 35 + 14 = 49. C’est toute une stratégie à mettre en place pour contourner la difficulté !

Il en est de même pour les poésies et les leçons. S’il n’y a pas de raisonnement logique qui peut l’aider, l’enfant sera incapable de retrouver l’information dans son cerveau. Ce n’est pas, pour autant qu’il l’aura oubliée, car il aura raison de vous répondre : « pourtant, je le sais ! ».

C’est parce qu’il passe son temps à réfléchir pour tout, qu’il est important de lui donner le plus tôt possible des méthodes de travail et d’organisation qui lui feront gagner du temps et l’aideront à structurer et organiser son cerveau.

  • Au collège

Les choses se compliquent encore ! L’enfant entre dans l’adolescence et devient particulièrement soucieux de son image envers ses camarades de classe et les adultes autour de lui.

Il est criminel d’inciter un dyslexique à lire à haute voix en classe. L’enfant n’est pas à l’aise en classe, il a un passé déjà lourd, si en plus, il sait qu’il risque d’avoir à lire à haute voix, il va se bloquer psychologiquement et l’heure d’enseignement sera perdue.

S’il y a bien une chose dont j’ai du mal à me débarrasser encore aujourd’hui, c’est de ce blocage psychologique que j’ai acquis et entretenu pendant toutes ces heures de classe. Il faut dire à l’enfant qu’il ne lira jamais à haute voix en classe.

En ce qui concerne l’orthographe, les professeurs ont tendance à se dire : « On a beau lui mettre des zéros, il fait tellement de fautes d’orthographe qu’il s’en fout ! » eh bien non ! ça peut paraître fou mais j’ai toujours donné le meilleur de moi-même dans mes dictées et j’ai toujours eu l’espoir d’un miracle : au moins avoir 1/20 !

Rendre une dictée en relevant toutes les fautes et demander à l’enfant de la ramener le lendemain, corrigée avec l’aide du dictionnaire, c’est trop facile ! Enfin ! Pas pour le dyslexique !

Ce n’est pas l’enseignant que l’on recherche à tester dans une dictée en regardant s’il a bien trouvé toutes les fautes !

Ce n’est pas le but de la dictée

Jamais, un professeur n’a eu l’idée d’analyser une dictée avec moi ou simplement quelques mots. Ce n’est pas le « comment ? » corriger la faute qui est important mais le « pourquoi ? ». Et ce n’est pas le « dico » qui va me le dire !

N’oubliez pas : il n’y a que si c’est logique que l’enfant dyslexique a une chance de retenir les informations. Évidemment la logique en orthographe !

Dans les autres matières : que l’on enlève des points parce qu’un devoir est mal présenté, je veux bien, mais pourquoi pénaliser l’enfant sur l’orthographe alors qu’on sait pertinemment que son devoir ne peut qu’être truffé de fautes ?

C’est la meilleure façon pour démoraliser un élève dans son travail. C’est le fond du sujet qui doit être évalué. Je n’ai jamais eu une note qui reflète vraiment le niveau de mes devoirs. On passe pour des idiots gratuitement !

Ce devrait être passionnant d’avoir un dyslexique dans sa classe ! Cela pourrait changer le train-train quotidien ! Enfin quelqu’un qui représente un challenge pédagogique !

Pourquoi ne pas aller vers lui pour voir comment il fonctionne plutôt que de le fuir ? De plus avec l’expérience acquise à le fréquenter, peut-être que l’on arriverait plus vite à comprendre et à aider tous les autres. Ils en valent la peine, vous savez !

  • M Lycée, FAC, école professionnelle

C’est toujours les mêmes problèmes qui nous poursuivent. L’orthographe et la lecture nous pénalisent dans les examens et les concours.

Le blocage psychologique est difficile à gérer à l’écrit !

J’ai toujours été le dernier de ma promotion en médecine, réussissant mes examens de fin d’année en septembre à la session de rattrapage grâce à l’oral (encore bien heureux qu’il y en ait un !).

NDLR : Ce parcours semé d’embûches n’a pas empêché Fréderic Bècle de terminer ses études : il présente sa thèse de médecine sur… la prise en charge de la dyslexie ! et participe à la mise en place d’un réseau Éducation Nationale, Chu de Nice et médecins libéraux.3 – Guide des bonnes pratiques pour la prise en charge d’un dyslexique

• Respecter la latéralisation droitière ou gauchère de l’enfant ; si un doute persiste, faire appel au médecin de l’éducation nationale.

• Un enfant ne doit pas lire à haute voix en classe.

• Ne pas donner de texte trop long à lire.

• Le professeur doit rassurer l’enfant et lui dire qu’il n’aura pas à lire à haute voix durant ses cours.

• Combattre les blocages psychologiques en lui offrant un milieu d’enseignement rassurant.

• Montrer à l’enfant que l’on s’intéresse à lui.

• Le présenter à la classe et expliquer à ses camarades ce qu’est un dyslexique.

• Pas de mise à l’écart ; au contraire, le mettre avec les plus forts de la classe pour le motiver.

• Favoriser l’expression orale dans l’évaluation de ses connaissances.

• Ne pas enlever de points pour l’orthographe. Autant lui que nous, savons qu’il est nul en orthographe.

• Ne pas le laisser corriger seul une dictée.

• Rechercher avec lui le pourquoi de ses fautes d’orthographe.

• Ne pas le faire écrire au tableau devant toute la classe.

• Favoriser l’accès à l’informatique et notamment au correcteur orthographique des traitements de texte.

• Autoriser la remise de devoirs de classe rédigés sur ordinateur.

• Utiliser l’ordinateur si possible comme support pédagogique à l’enseignement de l’orthographe.

• Lui donner une photocopie du texte du cours avant de commencer ou à la fin (conduite à adapter avec l’enfant).

• Donner une correction écrite des exercices principaux faits en classe.

• Lui faire suivre le cours avec un document écrit à surligner tout en le stimulant à l’oral.

• Ne pas le laisser sortir avec un cours retranscrit de sa main.

• Vous intéresser à son mode de fonctionnement.

• Ne pas freiner son imagination.

• Lui donner des bases solides de méthodologie et de rangement.

• Pas de pitié mais de l’indulgence et de la persévérance.

• Le stimuler constamment sans le bloquer psychologiquement (exercice très difficile 1).

• Prendre conseil auprès des collègues, médecins de l’éducation nationale.

• Ne pas hésiter à lui répéter les choses.

• Stimuler son attention en lui posant des questions pendant le cours.

• S’assurer qu’il ait un support écrit correct pour travailler. Ne pas hésiter à lui en fournir un.

• Analyser ensemble de temps en temps ce qui lui manque ou ce qui le gêne pour progresser.

• Ne pas le cantonner à des tâches simples mais savoir doser la quantité de travail.

• Donner moins de devoirs à la maison mais ne pas hésiter à donner un ou deux exercices difficiles.

• Prendre contact avec la famille.

• Analyser avec les parents le pourquoi d’une mauvaise note.

• Travailler en symbiose avec les parents.

• Diriger les parents vers des associations qui pourront les aider.

• Avoir un numéro de téléphone d’un spécialiste à contacter (médecin de l’éducation nationale) pour répondre, à vos questions.

Frédéric BÈCLE (Nice), dyslexique en fin d’études de Médecine

4 – Lettre à l’attention des professeurs recevant dans leur classe des enfants dyslexiques

(cette lettre provient d’un neuropédiatre spécialiste de la dyslexie dans un CHU français)

La dyslexie est un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit caractérisé par de grandes difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation des processus nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture et écriture-orthographe). Il s’agit d’un trouble spécifique : ces enfants ne présentent pas de déficit intellectuel, pas de troubles psychologiques ou psychiatriques. La dyslexie apparaît par ailleurs dans tous les milieux socio-culturels.

Ce trouble entraîne :

– des difficultés typiques de lecture : déchiffrage laborieux, substitutions de sons, de mots, contre-sens, et des difficultés d’orthographe encore plus importantes,

– une lenteur importante, en lecture, mais aussi en compréhension écrite et parfois dans l’ensemble des activités scolaires,

– des difficultés d’attention, car l’attention est déjà extrêmement sollicitée par la seule tâche de déchiffrage,

– Une fatigabilité accrue, due à ce coût attentionnel des tâches de lecture.

Lorsque les troubles de lecture diminuent en fréquence, voire disparaissent, il persiste des difficultés

– au niveau de la compréhension de ce qui est lu,

– au niveau de l’expression écrite et de l’orthographe.

Afin de pallier au mieux les difficultés spécifiques des enfants et adolescents dyslexiques, qui sont des enfants sans troubles intellectuels associés et qui doivent donc continuer à progresser dans les autres matières (mathématiques, sciences de la vie…) il est souhaitable, à chaque fois que cela est possible dans la classe, de :

1 – privilégier l’oral dans la restitution des leçons,

2 – lire à voix haute pour l’enfant les énoncés (en maths, par exemple) ou s’assurer de leur compréhension pour éviter que le trouble du langage écrit ne pénalise toutes les matières,

3 – fournir des polycopiés ou photocopies à chaque fois que possible, pour limiter les transcriptions écrites, copie ou prise de notes, source d’erreur,

4 – aménager en français les épreuves d’orthographe en dictant des textes plus courts ou préparés, et dans les autres matières ne pas prendre en compte l’orthographe,

5 – Savoir que l’apprentissage des langues étrangères sera dans l’immense majorité des cas très difficile.

Ces mesures sont à adopter et à adapter au cas par cas et la liste n’en est bien sûr pas exhaustive. Leur but est de permettre à ces enfants et adolescents de poursuivre leur scolarité et leurs acquisitions scolaires en privilégiant chaque fois que possible d’autres « canaux » que celui du langage écrit qui est et restera plus difficile à maîtriser pour eux que pour un autre enfant.

5 – Quelques adresses

– http://alain.lennuyeux.free.fr/

– http://www.apedys.com/

APEDYS-FRANCE

Présidente: Geneviève Dansette

Présidente d’Honneur: Gisèle Plantier

– http://www.esculape.com/fmc/dyslexie.html

Siège social: 3 Impasse de la Pente, 95320 Jouy-le-Moutier

– http://www.education.gouv.fr/discours/2001/dyslexie.htm

– http://caed.free.fr : Informations sur l’association de parents « Comprendre et aider les enfants dyslexiques »

1 réflexion au sujet de « La dyslexie »

  1. Dyslexie
    Si j’ai moi même relevé cet article, issu d’une page web dont les auheurs sont précisés, c’est que je suis moi même dyslexique, que j’ai beaucoup gallèré à cause de celà.
    Je me suis considérablement amélioré à force de volonté depuis vis à vis de ce problème, mais il est malgré tout présent encore chaque jour que je vie et provoque chez moi des propos ou compréhension parfois incohérentes, et ce malgré moi. J’oblie des mots, je change des mots, je les double, malgré toute la concentration que je puisse mettre pour que celà n’arrive pas. Il arrive parfois que l’on me parle, et malgré mes efforts conscient, que je n’arrive pas à comprende, à analyser ce que l’on me dit.
    C’est une forme de trouble bel et bien physio/biologique que j’ai depuis ma naissance et qui m’a fait beaucoup d’ombre.
    Celà demande beaucoup d’efforts pour combattre la dyslexie, et se tenir au courant de ce mal relativement fréquent est une chose aussi bien bénéfique pour vous si vous pouvez présenter un certain caractère dyslexique, que pour ceux qui peuvent l’être, afin de mieux les comprendre.
    La dyslexique demande une fermeté importante par rapport à l’organisation, au formatage de nos idées, et à la tenue de nos émotions.
    En proie à des émotions trop forte, ma dyslexie de décuple de manière effrayante. Et qui dit dyslexie dit aussi problèmes de synchronisation psycho motrice.
    Je suis à chaque fois obligé de réfléchir à plusieurs fois à ce que je vais ou veux dire, et après expression à ce que je me suis réellement rendu compte d’avoir formulé, afin de me corriger si nécessaire, et là encore, ça ne suffit pas toujours.
    La contrepartie de tout ceci est qu’à force de combattre cette dyslexie, j’ai développé une grande détermination, une force de contrôle de moi, une volonté que je puisse m’imposer relativement importante. ça a aussi développé mes capacités cognitives de manière générale, étant obligé de repenser chaque chose plusieurs fois par vérification / pour correction.
    Un mal difficile à gérer pour un scientifique à vocation de recherche ou industrie comme moi : un véritable défi ! 🙂

    Alors à tous les dyslexiques : COURAGE ! 🙂
    On peut y arriver 🙂

    Le mérite d’avoir combattu cette gêne en plus 🙂

    Voili 🙂

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