Ariane

#Ariane

– Participation à un défi sur le thème « Ariane » –



Tenez bon le fil au risque de vous y perdre !

Parmi l‘infinité du temps, il est une période connue de l’homme.
De cette période considérons celle se déroulant après la naissance d’un certain Jésus Christ.
Soyons plus précis en évoquant le deuxième millénaire.
Mieux encore, allons jusqu’à révéler qu’il s’agit du dix-huitième siècle.
Trop approximatif ?
Détaillons alors en annonçant la septième décade du siècle en question.
Gagnons toujours en concision en annonçant même la deuxième année de cette décade !
Vous y êtes ??! 
Oui, il s’agit de l’année… 1761 !
Mais l’instant qui nous intéresse est plus exact encore.
La saison était en fait à l’automne, le mois de Novembre pour être plus juste…

Mais quel jour me demanderez vous ? et bien…
Explicitons qu’il s’agit du douzième jour du mois de novembre en cette année 1761.
Poussons l’exactitude en énonçant que l’action se déroula à la huitième heure de cette journée. Rigoureusement, ce fut à la vingt-deuxième minute et quarante-septième seconde tapante de cette heure !!

Vous n’avez toujours pas perdu le fil ?

Excellent !

Récapitulons toute cette hiérarchie temporelle… 

Temps infini > période connue de l’homme > après JC > 2ème millénaire > 18ème siècle > 7ème décade > 2ème année = an 1761 de notre calendrier Grégorien > saison automnale > mois de novembre > 12ème jour > 8ème heure > 22ème minute > 47ème seconde > Instant de l’action.

Le fil du temps pourtant bien continu, peut paraître parfois si complexe tant l’homme à travers ses calendriers et son échelle du temps a créé de repères pour mieux s’y retrouver, n’est ce pas ?

Mais…  à présent que l’on sait quand se déroula l’action une information cruciale manque encore.

Connaître le temps sans connaître le lieu ne nous permettrait pas de déterminer complètement l’action dans notre espace-temps…

Alors… Tendons un autre fil non plus à travers le temps, mais l’espace !

Où notre action se déroule elle ?


Et bien…
Parlons toujours d’humain à humains… 

Dans notre univers en expansion constante, notre voie lactée est reliée au supercontinent extragalactique Laniakea.
Cette majestueuse galaxie en spirale barrée dont nous faisons partie insignifiante comprends notre système solaire si infiniment petit à l’égard du cosmos.
Parmi les planètes de notre système solaire, seule la nôtre, tellurique, notre Terre, est candidate à notre récit grâce à son atmosphère viable pour l’homme au moment défini précédemment.

Au gré de ce monde auquel nous appartenons, parmi les océans, il est en l’occurrence un vaste continent que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Europe.
Il est si vaste à notre échelle qu’il conviendrait de préciser qu’il est surtout question de l’Ouest de l’Europe.
Au nombre des pays constituant l’Europe occidentale, il en est un en particulier, la France, au sein duquel se déroule notre histoire si brève soit elle…
En cette année là, selon la carte contemporaine des Gabelles, la province dont il est question est celle de Gabelle des Salines.
Cette province comporte entre autres, un territoire qualifié aujourd’hui de région, et en l’occurrence, celle où se déroule notre récit… à savoir… l’Alsace.
Au nord de l’Alsace, au sein du Bas-Rhin aujourd’hui considéré comme un département, une ville existait, existe et existera encore… celle de Brumath.
En son milieu, quartier central, dans une rue étroite, celle des remparts se situe une maison à colombages.
Sur un petit écriteau, il y est précisé qu’il s’agissait de la septième maison de la rue.

C’est donc en ce lieu, à l’intérieur chaleureux de cette charmante demeure, au deuxième étage, dans le coin d’une chambre mansardée éclairée faiblement à travers une petite fenêtre par la lumière extérieure d’un ciel nuageux que l’on retrouve notre personnage principal…

Aurais-je perdu quelqu’un le long du fil tridimensionnel de l’espace nous menant par la lecture en ce lieu ?

Allons, allons… un peu de pragmatisme… faisons le point à nouveau pour bien nous situer :

Univers en expansion >  Laniakea > notre système solaire > planète Terre > continent européen > Europe occidentale > pays France > autrefois province Gabelles des Salines > région Alsace > aujourd’hui département du Bas-Rhin > ville de Brumath > quartier centre > rue des remparts > maison n°7 > 2ème étage > Chambre mansardée

Bon bon…   Nous savons à présent exactement où et quand cela se passa.
Mais …  que s’y passa t-il exactement ?!

Et bien… simplement… c’est dans cette chambre en cet instant de l’an Mille-sept-cent-soixante-et-un, que vit

une jeune fille brune vêtue d’une robe à jupe rayée descendant jusqu’aux chevilles, les cheveux coiffés d’une tresse en diadème tenue par un ruban de soie cramoisie.
D’une famille bourgeoise étriquée à l’hypocrisie feutrée, elle se plaisait souvent à rêvasser, écrire, et montrait quant à elle surtout un l’intérêt assidu pour l’étude de l’histoire et en particulier celle, mythologique, du roi Minos que sa mère Pascaline lui avait conté étant jeune et qu’en rêve souvent elle retrouvait.
Cette jeune demoiselle était ouverte d’esprit, à la réincarnation tout comme à l’innéisme, mais le moment n’était plus aux pensées mais à l’action.
Elle déposa sa plume, rangea ses écrits et se leva de son petit bureau de pente en noyer qu’elle affectionnait tant.
Elle s’étira dans un soupir de contentement, se tourna vers son armoire, qu’elle ouvrit avec une hésitation feinte.
Guillerette, elle y prit deux petites bottines cirées à lacets qu’elle chaussa.
Puis elle décrocha, enfila et ajusta sur ses épaules délicates la précieuse pélisse que lui avait offert son robuste et bienveillant demi-frère Asmond.
Elle se saisit enfin du léger foulard qui allait si bien avec son teint laiteux, qu’elle entoura à son cou.

Dans l’escalier des pas rapides se firent entendre.
La porte s’entrouvrit et une de ses soeurs y fit brève apparition :
– “Ariane, il est temps, nous sommes attendues !” lança Alice.
– “Oh oui ! Je te rejoins tout de suite en bas !” répondit Ariane, enjouée.

Pimpante telle une jouvencelle, elle resserra d’un cran sa ceinture, ouvrit le petit tiroir de sa table de chevet dont elle tira une petite boîte ornementée couleur azur qu’elle ouvrit avec précaution.
Avec la plus grande délicatesse, elle sortit de son écrin… un long fil doré…
A cet instant, un éclair fendit l’air, éclairant d’une lumière aussi brève qu’intense la chambre et…
le fil d’Ariane… qui brilla d’un éclat vif, quasi divin…
Exaltée, elle enlaça à son poignet le précieux fil qu’elle avait gardé si précieusement toute ses années, se retourna, et d’un pas assuré, rejoignit sa soeur…

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