Cet article est complémentaire à celui consacré à la dyslexie auparavant déjà, et également à celui présentant quelques conseils épars de méthodes pouvant aider des enfants en difficultés scolaire .
Que ce soit vous, un proche, une connaissance, ou encore votre enfant qui soit dyslexique,
Qu’il ou elle soit dyslexique de naissance,
Qu’il ou elle aie développé sa dyslexie au fil du temps,
Que la dyslexie soit due à un choc psychologique,
Qu’elle se manifeste par des difficultés d’expression écrite ou/et orale,
Qu’elle se manifeste par des difficultés au calcul où à la réflexion suivi, abstraite,
Qu’elle se manifeste par des confusions, des absences, des troubles importants de la concentrations réguliers ou par périodes,
Qu’elle se manifeste par des difficultés de coordination psychomotrice,
Même si on trouve un peu tant de lard que de cochons en matière d’ouvrages sur la question,
il y a je pense quelques méthodes, petits trucs qui peuvent aider…
Dyslexique de manière relativement importante dès mon plus jeune âge, j’ai mis en place des petites astuces, des mécanismes, une façon de vivre qui m’a aidé à surmonter ce handicap.
Passé seulement après des années chez des ‘spécialistes’ il y a pas mal d’années dans mes années de primaire où j’étais un bon cancre, pas très futé, très étourdi, et qui ne faisait aucun effort pour lire… méjugé de mes camarades de classes, soumis à la pression des résultats par des parents voulant bien faire et se poser des questions… je suis passé par des tests d’intelligence, électro-encéphalo, de rééducation, … Retardé et fainéant que j’étais selon certains profs… Mais… très peu de choses Si la dyslexie n’était alors que peu connue, on a aujourd’hui pas mal d’informations et d’outils pour limiter ses désagréments sans avoir recours à une intervention extérieure…
Au fil du temps, j’ai néanmoins pu évoluer, même aider d’autres dyslexiques à évoluer eux aussi.
Quelques astuces :
Psychologique :
– éviter les risques de frustrations / de sensation d’infériorité ou d’handicap risquant de marginaliser ou de replier la personne sur elle même :
* peu de lecture forcée à voix haute en classe ou de passage au tableau (ne pas hésiter à en parler à l’enfant pour le conforter, le stress de bafouiller devant tous ne risquant de l’aider à s’épanouir, mieux vaux limiter la pression)
* ne pas réprimander trop sévèrement et systématiquement ce qui apparaît être un défaut de dyslexique par la fréquence de sa répétition et malgré ses efforts pas toujours évident certes à percevoir pour une tierce personne
* Ne pas faire preuve de pitié, mais plutôt d’indulgence, et de dialogue
– lui porter de l’intérêt de la compréhension :
* montrer à la personne / enfant que l’on s’intéresse à lui, lui apporter beaucoup d’attention, se montrer compréhensif et faire l’effort d’analyser et d’interpréter ce qu’il ne pourrait pas exprimer clairement, ce afin de construire un dialogue, l’encourageant ainsi à s’améliorer et à s’épanouir davantage en s’y exerçant régulièrement
– le rassurer et s’adapter :
* Entretenir un milieu d’enseignement rassurant :
> S’intéresser à son mode de fonctionnement.
> Lui donner des bases solides de méthodologie et de rangement.
> Stimuler son attention en lui posant des questions pendant le cours.
> Analyser avec lui de temps à autres ce qui lui manque ou le gêne pour progresser.
> Ne pas le cantonner à des tâches simples mais savoir doser la quantité de travail.
> Analyser avec lui et éventuellement ces parents le pourquoi d’une mauvaise note.
> sourire, convivialité, échange de temps à autre à la récré, pause et sortie avec l’enfant,
> écoute, adaptation au cas de l’élève,
> si dyslexie très forte, ne pas hésiter à en faire l’annonce à la classe après en avoir parlé avec l’enfant (but étant de susciter des réactions plus positives que railleuses de la part de ses camarades à l’encontre de l’enfant).
> éviter de le mettre à l’écart, mais plutôt parmi les bon élèves pour le motiver à combattre ses difficultés, éventuellement aidé par ses camarades bien intentionnés
> limiter les pénalités de points dans ses point faibles (orthographe dans une rédaction alors que l’erreur semble être plus manifestement de dyslexie (parlez en avec lui), préférer les interrogations orales pour les dyslexiques ayant d’importante difficultés à l’expression écrite et inversement, etc.)
> l’encourager à se relire quitte à lui donner un peu plus de temps que les autres pour cela
> éviter de le laisser corriger les fautes de ses voisins
> autoriser éventuellement dans les cas de grandes dyslexie / difficultés récurrente d’expression écrite la rédaction sur ordinateur (correcteur d’orthographe, facilité d’édition, de modification, de relecture) ne serait ce que pour lui permettre simplement d’évoluer sur le fond et la forme sans être bloquer par le moyen d’expression.
> pour les cours recopiés aux tableaux, laissez lui les recopier, mais s’il éprouve de trop grandes difficultés et un trop grand nombre de retranscription qu’il réapprendrait fausses plus tard, mieux vaux lui remettre une photocopie des cours propre. Lui faire suivre de préférence le cours avec un document écrit à surligner tout en le stimulant à l’oral.
> lui fournir peut être plus qu’aux autres des corrections écrites plutôt qu’orales pour qu’il puisse se pencher dessus plus longuement alors qu’il pourrait avoir des problèmes de concentrations auditives en classe qui ne lui aurait pas permis de comprendre sur le coup contrairement aux autres.
> Communiquer avec les parents
* à la maison, travail dans sa chambre arrangée comme il l’aime, horaires cadrées et temps de travail raisonnables, etc.)
– S’informer :
* Songer aux associations spécialisées qui sauront vous conseiller / conseiller son entourage
Astuces :
– Répartition du travail : diversifier et répartir le travail pour éviter de lui demander de trop longs efforts de concentrations qui souvent ne servent à rien lorsqu’il est ‘bloqué’
– Essayer de créer un rythme et des horaires régulières (cadre rassurant) et adaptez les de préférence aux moments les plus propices pour lui à se concentrer, matin au levé ? Soir en rentrant après une bonne douche avant de manger ? …
– Devoir donné le jour à travailler de préférence le soir même, même si pas en totalité, mais pour clarifier les idées à (re)lecture.
– Clarifier l’espace de travail : table débarrassée, ne garder que le principal,
– Trousse ne contenant que le nécessaire
– Couleurs de la chambre ou de l’espace de travail apaisantes pour lui
– Eviter les sources de nuisance / distraction (musique, télévision, poster flashy juste à côté, BDs à proximité, etc.
– Ne pas hésiter à l’aider, à lui répéter les choses, à le tester (dans la limite du raisonnable), même s’il dit les avoir comprises, reprendre avec un autre point de vue peut être, l’inciter à participer plutôt que lui faire la causette
– Susciter ses / ces différentes facultés intellectuelles et psychomotrices de manière régulière sans faire le sacrifice de l’une d’elle en accentuant surtout sur celles pour lesquelles il éprouve le plus de difficultés
– capacité cognitive à raisonner sur l’abstrait (maths, calcul mental, géométrie, etc. cognitif mémoire / )
– capacité à raisonner sur des situations concrètes (problèmes, physique dans une certaine mesure, …)
– capacité à percevoir / sentir (auditif, visuel, tactile surtout, mais aussi olfactif, gustatif et équilibre !)
Inventez des exercices, déterminez vos / ses faiblesses : mieux les connaître, c’est mieux les maîtriser et s’aider des sens sur lesquels on peut compter pour compenser au mieux)
– capacité à imaginer, à deviner ( le jeux de rôle peut être une très bonne choses, non pas vraiment sur ordinateur, mais surtout entre amis )
– capacité à se mouvoir (synchronisation psychomotrice) – inventer des exercices comme
* faire tourner les yeux/orbites dans un sens, puis dans l’autre,
* lever le genoux droit, puis gauche, puis droit, puis gauche, alterner, lever le pied gauche jusqu’à la fesse gauche, le pied droit jusqu’à la fesse froide, puis croiser, revenir droit, faire la même chose en même temps avec bras en avant et en arrière, etc. (latéralisation zones cerveaux souvent défaillante chez les dyslexiques)
– capacité à s’exprimer orale, écrite, par l’expression du visage, des mains, du corps, par l’intonation de la voix, …
– Lorsque la dyslexie est forte, rechercher l’apaisement. Le stress quel qu’il soit ne favorise pas du tout la dyslexie. Penser à inspirer/ expirer profondément, à fermer les yeux quelques instants, devant la feuille de l’interro par exemple, ou dans votre travail avant de vous exprimer devant un groupe de personnes.
– Limiter les émotions fortes. Ça peut être dur, mais en pleine étude longue et poussées tout à fait possible pour un dyslexique qui s’organise et s’acharne, des ami(e)s, oui, mais… des histoires amoureuses… s’impliquer sentimentalement… dangereux… gare aux fortes pertes de concentration dont les dyslexique ont plus besoin que d’autres, enfin… plus ou moins suivant le type de dyslexie. Eviter de s’énerver, laisser aller tant que ce n’est pas critique ni trop important. Ne pas s’impliquer trop fortement d’un point de vue émotionnel dans les périodes demandant le plus de concentration en sommes…
– Ne pas oublier que le cerveau est un muscle qui même si faible ou inégal dans ces capacités peut se muscler en travaillant sa mémoire, sa réflexion, sa coordination, etc.
– Pour essayer de comprendre la dyslexie, s’imaginer peut être… le cerveau comme comprenant plusieurs zones, celle du langage, des sens, de l’abstrait, de l’imagination, de la mémoire immédiate, longue, … S’imaginer des connexions synaptique entre elles qui dans le cas des dyslexiques sont beaucoup moins nombreuses que dans d’autres cas… qu’il faut alors développer…
– Créer des automatismes pour ce qui nous pose problème, suscitant peut être alors plus la mémoire que la réflexion, pouvant se concentrer davantage alors sur ce que l’on fait, et aidant à éviter les étourderies, les méprises, ou accidents…
– Valable pour tous mais plus important pour les dyslexiques également :
Intéressez vous à son / votre mode de fonctionnement :
* type de dyslexie et difficultés : travaillez les davantage que les autres
* type de mémoire et sensibilité à la communication :
Plutôt visuel :
favoriser les schémas, les images, les frises, les couleurs, la syntaxe, souligné, entouré, etc. la forme du texte. Adressez vous aux dyslexique avec le vocabulaire approprié : ‘Tu vois ce que je veux dire ? Tu imagines ? La côte est magnifique à cette période de l’année, un grand ciel bleu, des arbres en fleurs de tous les dégradés du vert, etc. … .. . N’hésitez pas à accompagner vos propos à son égard par une expression du visage adaptée, une gestuelle illustrant et appuyant vos propos.
Plutôt auditif ?
Favoriser l’écoute active pendant le cours ou le dialogue, en communicant avec lui avec des intonations de voix riches et adaptées. Favoriser les cours audio, ceci permettant de se détendre et d’être plus concentré. Eviter les perturbations sonores en période d’écoute active nécessaire.
Plutôt affectif ?
Se rapprocher de la personne, lui montrer que l’on est attentif. L’expression du visage et du corps est importante, mais les intonations aussi. Ce cas ci est plus rare.
Bon bon… je change le sujet, le pronom, … tout le temps… à adapter… à une personne pour elle même, aux parents, aux profs, etc.
Cet article est encore très grossier, brouillon, approximatif, mais j’espère qu’il pourra aider dans son ensemble…
Il est génial ton article et je trouve que tu écris hyper bien pour un (ou une) dyslexique. Comme quoi rien n’est jamais perdu et qu’il faut persévérer.
Je suis également une ancienne dyslexique (j’ai quand même obtenu mon bac) et un de mes enfants l’est également, du moins je le croyais jusqu’à ce des tests soient effectués chez une orthophoniste spécialisée en gestion mentale et neurologie : là, il s’est avéré qu’il était dysphasique. Les deux sont souvent confondues car la « symptomatique » est identique.
Je me suis battue pour mon enfant, lui refaisant les cours de la journée avec des techniques différentes, en utilisant des méthodes ludiques, inventant des pages de lectures (comme par exemple mettre l’image d’une pipe pour représenter le « P » ou encore une bombe pour le « b »), pour lui enseigner les tables de multiplication, j’ai utilisé un boulier, des bombons etc… et au final il y est parvenu avec des petits cubes en bois (la solution se trouvant sous chaque cube). Pour les jours de la semaines : j’avais un semainier en feutrine sur lequel tous les dimanches nous y scratchions les activités de la semaine suivante et quotidiennement il rabattait un morceau de feutrine sur le jour terminé. Et j’ai procédé ainsi pour tous les enseignements !
Enfin bref, j’ai du faire preuve de beaucoup d’imagination pour l’aider à poursuivre ses études avec le moins de lacunes possibles. Mais si certains enseignants sont prêts à aider ces élèves-là : j’avais réalisé un tableau expliquant leurs difficultés et les solutions que l’on pouvait mettre en place et quelques enseignements le conservaient précieusement,
les autres ne veulent pas comprendre : s’obstinant à les cataloguer de « fainéants », les privant de récréation pour qu’ils terminent leurs devoirs… J’ai même tenté, au collège, de mettre en place un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) avec une demande écrite d’un neurologue, le médecin scolaire et le principal : la majorité des professeurs ont refusé de l’appliquer et pourtant il s’agissait seulement de lui donner moins de devoirs à la maison car un enfant dyslexique met 2 ou 3 fois plus temps qu’un autre à faire quelque chose, de mettre en place un tiers-temps (= plus de temps que les autres pour effectuer un travail écrit)…
Mais comme tu l’as si bien dit, le plus important est effectivement de ne jamais le dévaloriser et ça l’être humain, surtout dans le milieu enseignant, ne sait pas vraiment le faire. Pour ma part, mon fils est très doué manuellement, alors je l’ai toujours félicité allant même jusqu’à ne pas réussir à faire quelque chose pour qu’il me vienne en aide et ensuite m’extasier devant ses exploits. J’ai également fait tout un travail avec ses frères pour qu’ils ne se moquent pas lui etc…
Oups ! Je m’emballe mais c’est un sujet qui me tient vraiment à cœur et pour lequel je me suis tellement démenée que je me laisse aller. Aujourd’hui, mon fils est en CAP électricité et il est premier de sa classe. Il souhaite aller en bac pro et je serai à ses côtés car je sais que ce sera difficile.
Je tenais à te remercier pour ton article et j’espère qu’un jour les dyslexiques et dysphasiques seront vraiment mieux compris, que l’on mettra tout en œuvre pour les aider et ne plus les humilier continuellement…
Ravi que tu apprécies cet article =)
J’espère trouver bientôt le temps de le restructurer davantage et surtout de le relire encore.
C’est effectivement en écrivant beaucoup, en m’entrainant à la gymnastique mentale de réflexion, imagination, expression, que je parviens à atténuer ma dyslexie qui reste toutefois bien plus présente pour moi à l’oral. Pour l’écrit, pas de secret, relecture …
Bien se connaitre, bien connaitre sa dyslexie pour la réduire au fil du temps. C’est ce que je souhaite pouvoir aider à faire à d’autres dans le même cas que moi, que toi, ou ton enfant dyslexique.
Je suis ravi de voir que tu essaies toi aussi de faire avancer les choses autour de toi =)
Dysphasique ? l’apprentissage difficile du langage ? Comment celà se caractérise il dans son cas ?
C’est impressionant de lire toutes ces astuces auxquelles tu aies pu songer et essayer pour aider ton enfant ! La solution des petits cubes en bois parmis donc a pu porter ses fruits et l’aider =)
Très rares sont les parents qui aient autant d’attention et qui dépoient autant de compréhension, analyse et adapatation pour aider leurs enfants ! C’est tout à ton honneur =)
A présent en CAP électricité, 1er de sa classe ! =) Epanoui ?
Grâce à toi !
Ton initiative de PAI qui finalement n’a pas pu aboutir est hélas un »bon » exemple de la rigidité et de la lourdeur de l’éducation nationale :/
>Je tenais à te remercier pour ton article et j’espère qu’un jour les dyslexiques et dysphasiques seront vraiment mieux compris, que l’on mettra tout en œuvre pour les aider et ne plus les humilier continuellement…
Je l’espère aussi
Bonjour G.,
Je ne savais absolument pas que tu etais dyslexique…Cela montre qu’avec beaucoup de volonte et de determination, on arrive a faire de grandes choses. Ton parcours scolaire notamment pourrait etre un bon exemple pour de nombreux jeunes dyslexiques. Ton joueb, lui aussi, demontre de grandes capacites d’ecriture, et savoir que tu es dyslexique rend tout cela encore plus admirable (il y a tellement de blogs remplis de fautes d’orthographe, mal rediges, que ca fait vraiment plaisir d’en voir un qui sort du lot, malgre les difficultes que cela doit te demander !)
A bientot
CyCy
Bonjour C. =)
Tu as raison, il n’y parait pas ainsi par écrit… c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je m’exprime bien plus aisément à l’écrit qu’à l’oral, ayant davantage le temps de structurer et recontrôler mes pensées et leurs conséquences. C’est en s’y exerçant chaque jour… que l’on amoindri la dyslexie…
Mais… ce n’est pas toujours évident…
On s’adapte…
Au plaisir et merci de ton passage =)
G.